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La Confiscation des Réserves Russes par l’Occident : Un Précédent aux Conséquences Imprévisibles

  • 20 mars
  • 3 min de lecture

Le 14 mars 2025, les pays occidentaux ont franchi une nouvelle étape dans leur guerre économique contre la Russie en discutant la confiscation des réserves russes gelées pour financer l’aide à l’Ukraine. Cette décision, bien que présentée comme une mesure de soutien à Kyiv, soulève des questions majeures sur la souveraineté financière, la stabilité du système monétaire international et les risques pour les économies émergentes.


 le graphique circulaire illustrant la répartition des 300 milliards de dollars gelés
 le graphique circulaire illustrant la répartition des 300 milliards de dollars gelés

Un acte inédit dans l’histoire financière moderne

Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, environ 300 milliards de dollars d’actifs russes ont été gelés par l’Occident, principalement détenus en Europe et aux États-Unis. Jusqu’ici, ces fonds restaient inaccessibles à Moscou, mais leur confiscation pure et simple marquerait un tournant historique.

Ce n’est pas la première fois qu’un pays voit ses actifs gelés — l’Iran, l’Afghanistan et le Venezuela en ont fait les frais. Mais jamais une puissance économique du calibre de la Russie n’avait subi une telle menace.

L’argument avancé par les États-Unis et l’Union européenne est clair : utiliser ces fonds pour aider Kyiv à se défendre et à reconstruire son économie. En revanche, pour Moscou, cela équivaut à un vol pur et simple et annonce une fracture encore plus profonde entre la Russie et l’Occident.

Un précédent qui ébranle la confiance mondiale

Une confiscation des réserves russes pose un précédent dangereux pour l’ordre économique mondial. Historiquement, les États plaçaient une partie de leurs réserves en devises étrangères (dollars, euros, livres sterling) dans des banques occidentales en raison de la stabilité et de la fiabilité perçue de ces systèmes financiers.

Mais avec une confiscation :

  • Tout pays en désaccord avec l’Occident peut désormais craindre un gel de ses actifs.

  • La confiance dans le dollar et l’euro comme monnaies de réserve risque d’être ébranlée.

  • Les États pourraient accélérer la dédollarisation pour éviter d’être vulnérables à de telles mesures.

En d’autres termes, les économies émergentes et les puissances rivales comme la Chine, l’Inde et même certains pays du Moyen-Orient pourraient revoir leur stratégie financière.


 l'évolution de la part du dollar dans les réserves mondiales entre 2000, 2020 et 2025
 l'évolution de la part du dollar dans les réserves mondiales entre 2000, 2020 et 2025

Vers une accélération de la dédollarisation ?

La confiscation des actifs russes pourrait renforcer la tendance déjà en cours de dédollarisation mondiale. Plusieurs États cherchent à réduire leur dépendance au dollar américain en favorisant les échanges bilatéraux en monnaies locales (comme le yuan, le rouble ou la roupie indienne).

Depuis 2022, la Russie et la Chine ont intensifié leur utilisation du yuan dans leurs transactions. L’Inde et le Brésil ont aussi signé des accords pour commercer sans passer par le dollar. Avec cette nouvelle mesure, d’autres pays pourraient suivre ce mouvement pour se protéger contre d’éventuelles sanctions futures.

Un risque pour les investisseurs et le commerce international


 Illustration de l'injustice perçue de la confiscation des réserves russes
 Illustration de l'injustice perçue de la confiscation des réserves russes

La confiscation des réserves russes soulève également un risque juridique et financier majeur pour les investisseurs et les entreprises opérant à l’international :

  1. Les États pourraient réagir en confisquant des actifs occidentaux sur leur sol. Moscou a déjà laissé entendre qu’elle pourrait prendre des mesures de rétorsion en nationalisant des biens d’entreprises européennes et américaines.

  2. Les banques centrales vont devoir diversifier davantage leurs réserves. Détenir du dollar ou de l’euro devient un pari risqué pour les pays non alignés avec l’Occident.

  3. Les relations commerciales internationales pourraient être affectées. Certains pays pourraient choisir de contourner les systèmes financiers occidentaux pour éviter un précédent similaire.

L’Occident joue-t-il avec le feu ?

Si à court terme, cette décision permet d’injecter des fonds dans l’économie ukrainienne, les conséquences à moyen et long terme restent incertaines. En fragilisant la confiance dans le système monétaire international dominé par l’Occident, les États-Unis et l’Europe pourraient accélérer la transition vers un monde multipolaire où leur influence économique serait réduite.

Moscou pourrait même utiliser cette décision comme un levier de propagande, montrant au monde que l’Occident ne respecte pas les principes fondamentaux du droit international et de la propriété privée.


Illustration représentant la confiscation des réserves russes par l'Occident
Illustration représentant la confiscation des réserves russes par l'Occident

Conclusion


La confiscation des réserves russes pour financer l’Ukraine est une décision à double tranchant. Si elle offre une aide immédiate à Kyiv, elle crée un précédent inquiétant pour l’ensemble du système financier mondial. À long terme, cette mesure pourrait accélérer la fragmentation économique et géopolitique du monde, affaiblissant la position dominante du dollar et de l’euro.

L’Occident est-il entrain de commettre une erreur stratégique majeure ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : la confiance dans le système financier global vient d’être sérieusement ébranlée.

 
 
 

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